UNILEVER m'a tué!!!

Publié le par Salariés Amora-Maille FO et CFDT









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R
Je suis un ancien qui a vécu les activités et les turbulences d'AUSSAGE, des vinaigreries et des condiments de Dijon et Chevigny. <br /> Le ciel nous est tombé sur la tête sans avertissement. Dans une "Maison" comme AMORA MAILLE, il y a pourtant un savoir-faire qui s'est transmis au fil du temps. La compétence pour affirmer le goût de la moutarde, pour éviter les bulles dans la mayonnaise ou pour garantir le meilleur croquant aux cornichons, ce n'est pas arrivé tout seul. De nombreux salariés, dans tous les services, ont réfléchi, ont transpiré, ont collaboré depuis des décennies, se sont battu dans la fierté d'initiatives ambitieuses et de réussites renouvelées. C'était un orgueil de défendre les produits dans et hors de l'Entreprise.<br /> AMORA MAILLE était une entreprise sérieuse. Nos dirigeants nous ont assez dit depuis des années que la notoriété de la marque était classée en tête dans l'esprit des Français. Quand on circulait à Marseille ou ailleurs, notre immatriculation suffisait pour qu'on nous salue par un bruyant "Comment ça va, AMORA ?". <br /> Les fermetures d'usines ne sont pas nouvelles. On en a connu dans le passé chez AMORA, même si on restait dans un cadre industriel et que la production était maintenue en étant centralisée. A chaque fois, que de douleurs humaines ! Que de familles dans la souffrance pendant des mois ou des années !<br /> Aujourd'hui, c'est un tout autre esprit qui prédomine. La marque n'est plus qu'un chapeau qu'on attrape pour vendre un produit ou un autre (avec un profit maximum) et l'employé est un matricule. Fi des acteurs qui sont à l'origine de ces produits ! C'est bien triste pour ces pauvres salariés, mais la crise .... La crise a bon dos ! Dans les décisions de bien des groupes industriels (financiers), c'est le prétexte pour sabrer sans vergogne sans perdre un temps infini à se justifier (alors qu'il serait plus difficile d'expliquer une gestion discutable). Et les fournisseurs (que souvent on étranglait), vers qui vont-ils se tourner pour continuer à payer leur personnel ? Et les sous-traitants ? Chez AMORA comme ailleurs, bien des activités sont sous-traitées : de la restauration au ménage en passant par l'informatique .... C'est la chaîne nécessaire de la vie active. Et tous ces acteurs sont des consommateurs. Mais comment pensent donc faire les dirigeants en supprimant les consommateurs ?<br /> Et nos élus qui réagissent quand la foudre est tombée ! Quand, dans le passé, les représentants du personnel s'inquiétaient, les politiques ne pouvaient que répondre : "J'ai rencontré vos dirigeants, rassurez-vous, vous avez une marque stratégique !". Il n'est pas certain qu'on défende le même combat pour l'emploi. Pourtant, il y a des années qu'on peut être inquiet, des années que le personnel se réduit par vagues, des années qu'on "s'allège" de certaines activités (les décors patisserie AUSSAGE, les vinaigres courants DESSAUX, les poivres et épices, l'approvisionnement des cornichons frais, ....). Ce qui n'empêche pas le Groupe d'investir, par exemple une station d'épuration toute neuve à Appoigny (maintenant, à quoi va-t-elle servir ?) ! Appoigny avec ses 70 salariés qui se retrouvent face aux entreprises voisines qui ferment ou réduisent leur personnel. <br /> AMORA MAILLE était une belle entreprise française avec un personnel efficace. Beaucoup d'Anciens ne comprennent pas plus ces décisions que les salariés actuels. Il y avait certainement d'autres solutions pour poursuivre une production de qualité dans une activité pérenne. <br /> Quels que soient les discussions, les décisions et les aléas, il faut continuer la bataille avec détermination.<br /> Roger
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S
<br /> <br /> Merci Roger pour votre commentaire c'est si vrai ce que vous dites!!!<br /> Au 6 j'espère : la Bataille ne fait que commencer...<br /> <br /> <br /> <br />
D
Les statuts de l'Economie Sociale et Solidaire et plus particulièrement, celui des coopératives ne permettent ni le rachat "carnassier" des entreprises par quelques prédateurs financiers, ni la délocalisation dans des contrées lointaines où le droit du travail est inexistant ou bafoué. Soutenir la création d'activité sous statut collectif, favoriser la reprise d'entreprise par les salariés, telles sont les pistes à développer dans nos politiques économiques et de l'emploi. Le Conseil Régional de Bourgogne a d'ailleurs mis en place un dispositif d'aide à la transmission d'entreprise sous statut coopératif en lien avec l'Union Régional des Coopératives de Bourgogne. Le Grand Dijon et la ville de Dijon soutiennent également l'Economie Sociale et Solidaire. En attendant, il faut soutenir les salariés d'Amora et, peut-être, espérer qu'une fabrique artisanale de moutarde revoit le jour à Dijon. Soyons persuadés que nous aurons tous à coeur, acteurs de la création d'entreprise, citoyens, élus, de soutenir ce projet. yannick.
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D
Par ailleurs, j'ai bien regardé les étiquettes figurant sur les pots de moutarde : il est écrit "moutarde de Dijon". Sans doute la ville pourrait-elle demander par voie judiciaire à ce que cette indication soit retirée de tous les pots de moutarde de cette marque qui ne peut à la fois se prévaloir de la réputation mondiale d'être "de Dijon" et en même temps déménager en dehors de la ville. Pour cela, il faut se fonder notamment sur le décret du 10 septembre 1937 pris pour l'application de la loi du 1er août 1905 sur la répression des fraudes dans la vente des marchandises et des falsifications des denrées alimentaires en ce qui concerne les moutardes. Le deuxième paragraphe de l'article 3 de ce décret, tel qu'il a été modifié par l'article 8 du décret n° 2000-658 du 14 juillet 2000 prévoit en effet que : "Les dénominations "moutarde de Dijon", "moutarde blanche", "moutarde forte" ou "extra-forte" sont réservées aux moutardes en pâtes fabriquées avec des produits blutés ou tamisés. La teneur de ces moutardes en extrait sec total (sel et sucre compris) ne doit pas être inférieure à 28 p. 100 ; la proportion de téguments ayant échappé au blutage ne peut excéder 2 p. 100". Ceci étant, Dijon doit faire valoir son droit à protéger son nom. "Multe me tarde", telle était la devise de Philippe Le Hardi qui deviendra la devise de la ville de Dijon. Et bien Dijon se doit de faire interdire l'apposition "de Dijon" sur tous les pots de moutarde non produits à Dijon. Cette voie de droit doit être approfondie pour exiger d'Unilever qu'il répare le préjudice causé à la fois en terme d'emplois supprimés dans la ville mais aussi en pillage d'un savoir faire qui existe ici depuis les Ducs de Bourgogne.
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